Une septième année encore difficile pour nos paysan·nes

Une septième année encore difficile pour nos paysan·nes

Selon nos territoires et localités, nous en sommes à une septième année d’anomalies météorologiques significatives. En premier lieu, chaleurs et sécheresses. En témoignent Mickaël et Elise, maraîchers de notre réseau.

  • Mickaël Evrard, maraîcher à Voyennes (Somme) – AMAP Hommes de Terre (Ham) et AMAP Monde (Compiègne)

« Le changement climatique va de plus en plus en vite et a de plus en plus d’impact sur nos cultures. Cette saison a été particulièrement compliquée : grosses variations de températures, problèmes d’assimilation des oligo-éléments dans le sol, l’arrivée de nouveaux ravageurs… Il y a eu beaucoup de perte dans les récoltes. J’ai eu une invasion de punaises qui a fait couler les fleurs d’aubergines, les altises qui ont impacté les radis… Les radis d’ailleurs, bientôt on ne pourra plus en faire. Leur saisonnalité s’est transformée. Alors, il y a bien des petites compensations positives… j’étais content de pouvoir faire pousser mes melons et mes tomates en extérieur. C’était plaisant, mais anecdotique. L’accélération du changement climatique va nous demander une vraie adaptation et pour ça, il faudra qu’on soit accompagnés par la technique et par la recherche. Aujourd’hui, on est malheureusement les parents pauvres de la recherche ! »

  • Elise Ammeux, maraîchère-polyculture à Ramicourt (Aisne) – AMAP Les paniers d’Elise
« Ces deux dernières années (2019 et 2020) ont été marquées par un long été sans pluie, suivi d’un automne très pluvieux. Cela questionne la gestion de l’eau. Comment arroser suffisamment pour que les plants ne souffrent pas de la sécheresse, sans gaspiller cette eau potable si précieuse ? Quant à l’indicateur de la mare, c’est certain que ces dernières années elle n’arrivait plus à rester en eau l’été. Alors que jusque 2013 le niveau d’eau était variable mais rarement à sec. Est-ce dû au manque de précipitations ? Ou au fait que les arbres grandissant pompent l’eau avec leurs racines ? En période pluvieuse, il y a une dizaine d’années, je voyais régulièrement cette même mare déborder. Cela n’arrive plus non plus. Et quels échos avec d’autres fermes en AMAP ? J’ai discuté cet été avec V., qui m’expliquait que la gestion de l’eau est un sujet délicat aussi … »
Nous rappelons encore une fois le principe de solidarité, constitutif du système AMAP, et plus précisément la solidarité en cas d’aléa climatique. AMAP, n’oubliez pas de prendre des nouvelles de vos paysans : leurs récoltes ont-elles tenu face à ces vagues de sécheresse ? Ont-ils besoin d’écoute et d’aide de votre part ? Parmi nous, paysans et amapiens, autres producteurs, certains voient se cumuler les difficultés et les précarités. Le maximum de solidarités croisées et la volonté de faire Réseau de la manière la plus étendue seront la meilleure manière de trouver forces et dynamiques collectives.
2020-12-04T11:15:33+01:00 3 décembre 2020|