đŸ‘©â€đŸŒŸ Portrait de ferme en AMAP – Estelle Marcillaud

đŸ‘©â€đŸŒŸ Portrait de ferme en AMAP – Estelle Marcillaud

Interview d’Estelle, maraüchùre en AMAP depuis octobre 2020 à Berthem dans le Pas-de-Calais

Estelle est maraĂźchĂšre installĂ©e en 2019, aprĂšs 2 ans en couveuse d’entreprise, sur un terrain de 1,45 hectares. Sur sa ferme, nous dĂ©couvrons sa partie lĂ©gumes de plein champs, sa serre, la partie verger et le poulailler. Des projets pour sa ferme, elle en a plusieurs : entre la crĂ©ation d’un bĂątiment de stockage pour le matĂ©riel et les lĂ©gumes, l’amĂ©lioration de la gestion de l’eau sur la ferme ou encore rĂ©flĂ©chir Ă  augmenter la surface couverte, il y a le choix. Mais le projet qu’elle a envie de mettre le plus vite possible en Ɠuvre c’est : pouvoir faire une fĂȘte sur la ferme avec ses amapien·nes !

Son envie de se lancer dans un projet d’AMAP date d’un stage qu’elle a pu faire chez un autre paysan en AMAP. Elle y a pris conscience que le mĂ©tier de maraĂźcher pouvait ĂȘtre pĂ©nible physiquement et source de solitude, mais quand une AMAP te soutient, ça change tout !

Elle prend contact avec le RĂ©seau des AMAP au printemps 2018. AprĂšs un temps de formation et d’accompagnement autour de son projet de partenariat en AMAP, Estelle organise une rĂ©union publique de prĂ©sentation de son projet avec le RĂ©seau des AMAP en mars 2020. Un groupe de citoyens intĂ©ressĂ©s et investis ont travaillĂ© Ă  la crĂ©ation d’une AMAP et, malgrĂ© les difficultĂ©s liĂ©es au contexte sanitaire, l’AMAP du Calaisis est nĂ©e en octobre 2020 !

Lorsqu’on lui demande « pourquoi ce projet d’AMAP ? », Estelle nous rĂ©pond :

« Un partenariat AMAP, c’est l’occasion de nouer des liens sociaux avec les amapien·nes, de savoir ce qui va ou ne va pas dans ce que je produits, c’est de leur faire dĂ©couvrir ma ferme, de se sentir soutenue et d’avoir des Ă©changes »

Estelle avait une crainte avant de se lancer : « est-ce-que je suis capable de sortir des lĂ©gumes en quantitĂ©, de qualitĂ© et en diversitĂ© suffisantes ? Sur la demande d’une cliente du magasin, j’ai testĂ© le « format panier ». De fil en aiguille, ce test s’est transformĂ© en projet d’AMAP ». Pour avancer pas Ă  pas et renforcer au fur et Ă  mesure sa capacitĂ© de production, Estelle prĂ©fĂšre dĂ©buter avec la livraison d’un Ă©quivalent de 20 grandes parts de rĂ©colte. Si tout se passe bien, Estelle envisage de livrer un Ă©quivalent de 60 parts de rĂ©colte en AMAP en 2023. Estelle a dĂ©jĂ  fait un bilan de sa premiĂšre saison en AMAP : « J’ai peut ĂȘtre fait trop de choux cette annĂ©e. Et puis j’ai rencontrĂ© des difficultĂ©s avec des choux fleurs qu’on m’avait dit tardifs mais qui ne l’ont finalement pas Ă©tĂ©… ».

Pour nous la question ne se pose pas, mais nous avons tout de mĂȘme demandĂ© Ă  Estelle si le fait d’ĂȘtre une femme avait eu des consĂ©quences dans la mise en Ɠuvre de son projet. Estelle n’a pas rencontrĂ© de fortes rĂ©ticences ou d’opposition. Elle s’est dĂ©jĂ  trouvĂ©e face Ă  des personnes, au magasin ou au marchĂ©, persuadĂ©es qu’elle Ă©tait la vendeuse et que son mari Ă©tait le maraĂźcher. Dans la phase de montage de son projet, certaines personnes lui ont dit « tu as beaucoup de courage » ou « t’es un peu dingue » car le mĂ©tier comporte une forte pĂ©nibilitĂ© physique et pour Estelle, il s’agit d’une reconversion professionnelle. « Certaines personnes ont peut-ĂȘtre eu du mal Ă  comprendre pourquoi je voulais devenir maraĂźchĂšre aprĂšs avoir fait des Ă©tudes supĂ©rieures ».

MĂȘme si Estelle est un peu frustrĂ©e de ne pas avoir encore pu organiser de fĂȘte Ă  la ferme avec ses amapien·nes, cette premiĂšre saison en AMAP est une belle dĂ©couverte encourageante.

« Le contexte sanitaire et les restrictions associĂ©es ne nous aident pas Ă  faire de temps de convivialitĂ© pour l’instant. J’ai hĂąte de pouvoir accueillir mes amapien·nes Ă  la ferme ! »

2022-02-16T16:23:41+01:00 30 avril 2021|